Algerie



 
Algérie
Situation géographique et démolinguistique
 
Capitale: Alger
Population: 34,8 millions (est. 2008)
Langue officielle:  arabe classique
Groupe majoritaire: aucun
Groupes minoritaires: diverses variétés d'arabe (83 %), langues berbères (27,4 %), arabe classique et français, hausa, tsigane et tadaksahak
Langue coloniale: français
Système politique: république unitaire
Articles constitutionnels (langue): préambule et art. 3 de la Constitution de 1996
Lois linguistiques: les ordonnances no 66-154 et no 66-155 du 8 juin 1966 sur la justice; l'ordonnance du 26 avril 1968 sur la connaissance obligatoire de l'arabe pour les fonctionnaires; la circulaire du ministère de l'Intérieur de juillet 1976 sur l'affichage; la loi no 91-05 du 16 janvier 1991 portant généralisation de l'utilisation de la langue arabe; l’ordonnance no 96-30 du 21 décembre 1996
1 Situation géographique
Algérie L’Algérie (officiellement République algérienne démocratique et populaire) est un État du Maghreb bordé au nord par la mer Méditerranée, à l'est par la Tunisie et la Libye, au sud-est par le Niger, au sud-ouest par le Mali et la Mauritanie, à l'ouest par le Maroc et le Sahara occidental (voir la carte détaillée). Sur le continent africain, l’Algérie est le second pays par sa superficie (2,3 millions de km²), dont les quatre cinquièmes sont occupés par le Sahara.
Le nom de l’Algérie en arabe est Al-Djazâ'ir, c’est-à-dire «les îles» par allusion aux quelques îlots que Barberousse (corsaire turc qui fonda Alger) aurait rattachés à la ville d’Alger en 1517. Le nom français d'Algérie a été donné en 1839 par Antoine Scheider, ministre de la Guerre, au «pays occupé par les Français dans le nord de l'Afrique».
En réalité, Alger n'a pas été fondé par Barberousse, mais par Bologhin Ibn Ziri de la tribu des Zirides bien avant l'occupation ottomane. Le nom d'Alger provient du nom de la tribu, les Zirides, qui a fondé la ville qui se nommait initialement D’zaïr Ben Mezghenna. Alger viendrait de D’zaïr, les colons français ayant repris ce nom et l'ayant arabisé pour faire Al-Djazâ'iret, par la suite, Alger. 
L'Algérie est divisée en 48 wilayates (départements ou provinces) : Adrar, Ain Defla, Ain Temouchent, Alger, Annaba, Batna, Bechar, Bejaia, Biskra, Blida, Bordj Bou Arreridj, Bouira, Boumerdes, Chlef, Constantine, Djelfa, El Bayadh, El Oued, El Tarf, Ghardaia, Guelma, Illizi, Jijel, Khenchela, Laghouat, Mascara, Medea, Mila, Mostaganem, M'Sila, Naama, Oran, Ouargla, Oum el Bouaghi, Relizane, Saida, Setif, Sidi Bel Abbes, Skikda, Souk Ahras, Tamanghasset, Tebessa, Tiaret, Tindouf, Tipaza, Tissemsilt, Tizi Ouzou et Tlemcen. Ces provinces sont divisées en 160 sous-préfectures et 1540 communes.
2 Données démolinguistiques
La population de l'Algérie était estimée à 34,8 millions d'habitants en 2008. Elle se composait de deux groupes ethniques importants: les Berbères et les Arabes. La plupart des Algériens descendent de ces deux ethnies. L'islam (sunnite), pratiqué par près de 99 % de la population, unifie le peuple algérien; les autres sont des catholiques d'origine française ou des juifs. Il est cependant difficile de déterminer la répartition exacte des Arabes et des Berbères, tant leur population a été mêlée au cours de l'histoire. Historiquement, les Berbères (appelés qabaïl en arabe) forment la plus ancienne des communautés d'Afrique du Nord et plusieurs traits de leur civilisation sont en continuité avec ceux des cultures préhistoriques. Ils occupèrent toute la côte d'Afrique du Nord, entre l'Égypte et l'océan Atlantique. Ce n'est que lors de la conquête arabe au VIIe siècle que les Arabes prirent place aux côté des Berbères des plaines. On sait que pratiquement tous les Berbères se sont islamisés, mais ceux habitant les montagnes ne se sont jamais arabisés. La langue maternelle de la grande majorité des Algériens est un parler populaire le «darija», qui signifie littéralement «langue courante» (à plusieurs variétés mutuellement intelligibles) ou le berbère (tamazight), la langue «autochtone».
2.1 Les arabophones
Aujourd'hui, la majorité des Algériens sont arabophones dans une proportion de 72 %. Parmi les Arabophones, c'est l'arabe algérien qui dominent nettement avec 60 % de la population totale et 83,2 % des arabophones. Les autres arabophones parlent le hassaniyya (11,3 %), l'arabe marocain (0,4 %), l'arabe du Sahara (0,1 %), l'arabe égyptien, voire l'arabe irakien. Toutes les variétés d'arabe appartiennent au groupe sémitique de la famille chamito-sémitique.
Mais tous les arabophones d'Algérie parlent l'arabe dialectal ou l'arabe dit algérien (ou ses diverses variétés) pour communiquer entre eux. Autrement dit, à l'oral, c'est l'arabe algérien qui sert de langue véhiculaire, mais à l'écrit, c'est l'arabe classique. Cependant, quand on parle d'arabe algérien, il faut comprendre qu'il s'agit de diverses variétés d'arabe local, car l'arabe algérien unifié n'existe pas.   
C'est que les nombreuses variétés d'arabe algérien sont influencées de façon hétérogène par d'autres langues (par exemple, le berbère, le français, l'espagnol, le turc, l'italien, etc.). Ainsi, on peut distinguer l'arabe algérois (surtout influencé par le berbère et le turc), l'arabe oranais (influencé par l'espagnol), l'arabe constantinois (influencé par l'italien), l'arabe tlemcenien (influencé par l'arabe andalou), etc., lesquels sont sensiblement différents par le lexique, la prononciation ou la grammaire. Il est même parfois difficile de se faire comprendre entre locuteurs provenant de différentes régions. En fait, l'Algérie est le pays arabe dont la composition linguistique est la plus diversifiée.
L’arabe dialectal, appelé aussi wattani («l'arabe de la nation algérienne») ou darija(«langue courante») ou encore maghribi, que l’on parle en Algérie est particulier. Dans sa forme actuelle, cet arabe algérien reflète les différentes étapes qu'il a vécues au cours de son histoire. Au point de vue lexical, on note la présence de mots berbères tels que aïreuj («passoire»), aghhtal («escargot»), asselwan («suie»), khemmal («nettoyer»), etc., et un grand nombre d'autres mots puisés dans le vocabulaire de l'agriculture, l'élevage et la toponymie. Des mots comme tebsi («assiette»), ma'adnous («persil»), braniya («aubergine»), boukraj («bouilloire»), etc., témoignent de l'influence du turc dans l'arabe algérien. Avant l'arrivée des Français, des mots espagnols sont entrés dans la langue, par exemple, fitchta («fête»), sberdina («espadrille»), bodjado («avocat»), kanasta («panier»), essekouila («école primaire»), etc.
Évidemment, le français a laissé un bon fonds lexical qui illustre la capacité d'adaptation de l'arabe algérien: funara («foulard»), tcheuzina («cuisine»), miziriya («misère»), zarata («il a déserté»), etc. Pour un Algérien, tous ces mots «étrangers» sont arabes au même titre que les mots cible (< allemand), bizarre (< espagnol), police (<italien), pédale (<italien), pingouin (<anglais), etc., semblent des mots bien français pour un francophone.
Le célèbre humoriste et comédien algérien, Mohamed Fellag, décrit ainsi sa langue: «L'algérien de la rue est une langue trilingue, un mélange de français, d'arabe et de kabyle.» Dans un entretien, il déclarait aussi:
C'est ma langue le mélange des trois langues, c'est ma langue; c'est ça que je parle naturellement, et elle est comprise naturellement, parce que le public est comme moi, que ce soit au marché, dans la rue, dans le bus ou dans les milieux scientifiques, les gens parlent comme ça! [...] Moi, je suis contre tous les purismes, je suis pour le mélange, je suis pour l'utilisation libre de toute contrainte. Je ne suis pas linguiste, mais je pense que c'est comme ça que les langues sont faites, en se mélangeant à d'autres langues. Travailler ces langues, ça m'amuse aussi; c'est riche, on s'adapte tout de suite; un mot qui manque en arabe dialectal, hop! on le prend au français et on le conjugue en arabe, on le triture et on en fait un mot. Un ami kabyle m'a raconté une discussion sur la langue qu'il a eue avec sa mère; il lui disait: tu sais en kabyle il y a beaucoup de mots arabe et français ; par exemple, jami, c'est du français, et sa mère qui lui dit: «jami de la vie», jami, c'est du kabyle, je l'ai toujours dit; elle l'avait intégré.
Mais l'arabe algérien n'est en général pas très prisé par le pouvoir. Il est souvent qualifié comme un «charabia» incapable de véhiculer une «culture supérieure». Évidemment, ce n'est pas la réalité. En 1993, le critique égyptien Taha Husain aurait écrit à propos de l'arabe algérien: «Le dialectal ne mérite pas le nom de langue et ne convient pas aux objectifs de la vie intellectuelle.» Ce genre de préjugé est courant dans tout le monde arabe, pas seulement en Algérie. En général, les arabophones algériens n’ont aucun problème à communiquer avec ceux du Maroc, de la Tunisie ou de la Libye, mais il leur est plus malaisé de communiquer avec les arabophones de pays plus éloignés au Proche-Orient tels que la Syrie, l'Irak ou la Jordanie.
Quant à l'arabe classique, appelé aussi qawmi, seule une partie de la population (environ la moitié), celle qui est la plus scolarisée, a accès à cet arabe officiel appris à l'école et employé généralement comme langue seconde. L'Algérien moyen est souvent incapable de saisir le sens réel des informations radiophoniques ou télévisées diffusées en arabe officiel. Pour beaucoup d'Algériens, cet arabe écrit est artificiel à l'oral et ne correspond pas à leur véritable langue. L'humoriste Mohamed Fellag cite sa mère qui lui dit en entendant le président Bouteflika à la télé: «Il a l'air bien ce monsieur, mais c'est dommage qu'il ne parle pas l'arabe!»
2.2 Les berbérophones
Par ailleurs, près du tiers, soit 8,8 millions des Algérien (représentant ainsi 27,4 % de la population) parlent l'une des variantes du berbère, une autre langue chamito-sémitique, mais appartenant au groupe berbère: le kabyle, le tamazight, le chaouïa (shawiya), le mzab, le mozabique, le tshalhit, le touareg, le tarifit, le tumzabt, etc. Les berbérophones forment diverses communautés telles que les Kabyles, les Chaouïas, les Zénètes, les Mozabites, les Touaregs, etc.
Les berbérophones sont regroupés surtout près de la capitale, Alger, et au centre du pays; on trouve aussi quelques communautés éparpillées dans le Sud. Soulignons également que les Berbères sont présents dans les pays voisins (Maroc, Tunisie, Mauritanie, Mali, Libye, etc.).
En Algérie, les berbérophones se sont donné comme nom Imazighen (au pluriel); au singulier, c’est le terme Amazigh (berbère) qui est employé. Le mot tamazight désigne leur langue (berbère) et Tamazgha le territoire auquel ils appartiennent (la Berbérie).
Les berbérophones utilisent une écriture particulière pour transcrire leur langue tout en recourant à l'alphabet latin. Or, pour beaucoup d'arabophones islamistes, l'alphabet latin, qui a la fâcheuse coïncidence de ressembler au français, peut paraître comme un insulte au caractère officiellement arabo-musulman du pays.
en construction

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